MAJOR est né dans la fureur et l’ambiance des « Années Folles ». Le magasin, était alors généraliste et, ce qui était rare à l’époque, représentait déjà plusieurs marques, essentiellement de fabrication Française.
Point de transmission de courriers au moment de la « Résistance », le magasin a pris de l’essor après 1945 en raison notamment de la présence des fameux Cabarets « Pigalliens » et de leurs grands orchestres ; il n’en reste malheureusement plus qu’un aujourd’hui, le « Folies Pigalle » situé précisément sur la place Pigalle et jouxtant les murs de Major .
Le « marché des Musiciens » positionné sur le Boulevard de Clichy, a drainé tout naturellement de nombreux et prestigieux musiciens, source inépuisable de « Jams-sessions » aussi inoubliables qu’inattendues et ce, jusque vers la toute fin des années 80.
Le propriétaire fondateur, feu M. Charles STRASSER, emblème de la naissance du commerce international de musique en France et qui possédait alors la société SML (grand fabricant de hautbois) fut l’un des premiers à importer les grandes marques nord-américaines de cuivres (notamment les marques CONN et KING).
Il créa par exemple, avec cette dernière et le très grand saxophoniste ténor Coleman HAWKINS un nouveau modèle dérivé du prestigieux « Super 20 », mais comportant un clavier à la Française nettement plus ergonomique et d’une sonorité bien plus large et chaude grâce à un laiton plus épais et un tube plus ouvert, le KING-SML, aujourd’hui toujours particulièrement recherché par de très grands musiciens.
Pour élargir sa gamme, M. Strasser créa ainsi une autre entreprise, la société MAJOR, qui lui permit de découvrir puis d’importer pour la France les guitares FENDER, les batteries LUDWIG, les cymbales ZILDJIAN …, assortie d’un magasin de détail MAJOR.
Pour celui-ci, il opta surtout pour la commercialisation des guitares Françaises des frères JACOBACCI, illustres luthiers des années 50-60, les dites « MAJOR » (fort populaires dans le monde des « Yé Yé », de Johnny Hallyday, les Chats Sauvages à Joe Dassin ou Sacha Distel) ainsi que les fameux Amplis RV.
Pour différencier plus clairement les 2 entités, le magasin prit dès lors le patronyme de MAJOR CONN. Sous la direction de M. ARDUREL, de nombreuses figures des années 80 comme Richard SCOTTO ou Jean Paul LAULAN … y prirent leur envol.
En 1978, M. STRASSER transmis le magasin à sa fille qui modifia le nom en MAJOR PIGALLE et en confia la direction à Roland DANJARD assisté en 81 de Dominique PRIVAT.
Ceux-ci rachetèrent l’affaire en 1992 et créèrent, à proximité immédiate, un autre magasin consacré exclusivement à la guitare classique est ses accessoires, dénommé ESPACE CLASSIQUE sous la responsabilité de Yann LE PICHON.
Le 3, rue Duperré, MAJOR PIGALLE s’est progressivement spécialisé dans les Instruments à vent, avec une toute particulière attention portée à l’importation et à la distribution des grandes marques de becs de Jazz Américains.
En outre, le magasin s’est également orienté vers un plus petit mais tout aussi « wonderful » instrument, (paradoxalement, souvent occulté par la profession de l’époque), à savoir, le « ruine babines » ou l’autre dit « pocket piano », c’est à dire, l’harmonica pour en devenir, en quelques années, le leader national incontesté, mais aussi largement reconnu au-delà des frontières.
Aujourd’hui, face à une jeune concurrence parfois novice et quelque peu « sauvage » exercée sur la Toile, Major Pigalle maintient amplement son statut grâce, en particulier, à sa connaissance approfondie du domaine, sa relation privilégiée avec la plupart des musiciens professionnels (harmonicistes) qui l’illustre mais aussi et surtout, grâce à sa très large disponibilité de stock, qui seule garantit, à sa clientèle, au moment du choix, la possibilité d’un contact direct et à jamais irremplaçable avec l’instrument.